L’espoir suscité avec le retour à l’ordre constitutionnel en mars 2016 a été récemment soumis à rudes épreuves de gouvernance au sortir des dernières élections présidentielles et législatives de décembre 2021 par la nouvelle rébellion dénommée Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) créée par l’ex-président, le général François Bozizé, plongeant le pays dans une situation humanitaire, sécuritaire. Aujourd’hui, une grande majorité des centrafricains qui vivent à l’intérieur du pays se sent aujourd’hui déconnecté des processus étatiques de gouvernance et de résolution des conflits. En effet, le modèle centrafricain de gouvernance est caractérisé par une forte centralisation et un manque d’opportunité pour la population de participer aux processus de prise de décision sur les faits qui affecte leur vie. La nécessité d’accroitre la participation citoyenne est de plus en plus exprimée par les communautés locales en termes de mécanismes de concertation, de dialogue inclusif, de prévention et gestion collaborative des conflits.
Des raisons d’ordre pratique justifient la production de ce manuel pédagogique dont les principales sont ci-dessous énoncées.
o La première raison s’inspire de la théorie du changement social comme quoi : si les capacités techniques des CLPR sont renforcées en facilitation locale, elles pourront interagir positivement avec les communautés locales minières dans les diagnostiques et analyses causales des conflits, l’exploration des approches et des décisions de résolution durable, la réduction des frustrations et des risques futurs d’un rebondissent violent, la diminution des sentiments d’exclusion entre les différents groupes ethniques et religieux, l’accroissement de la participation et la transparence dans la gouvernance locale des enjeux et défis sécuritaires auxquels font face les zones conformes
o La seconde raison à la base de production du présent manuel de formation vise à renforcer les capacités techniques des CLPR en facilitation locale afin d’accroitre leurs rôles et missions dans la gestion des Tribunes d’Expression Populaire, du dialogue local inclusif et la bonne conduite des Focus groups traitant des questions d’intérêt spécifique et communautaire ;
La vision et la finalité escomptée du projet DPAM USAID est de promouvoir dans les zones minières conformes du Sud-ouest un contexte participatif et inclusif de communication responsable en vue d’un changement de comportement susceptible de favoriser des interactions sociales constructives et collaboratives entre les différentes communautés ethniques et religieuses dans la prise des décisions relatives aux questions à la culture de pacification et de prévention de conflits violents.